Positionner le curseur

Tout est parti d’une anecdote du Directeur.

Qui est le Directeur, vous demandez vous sûrement ? Je vous décris brièvement le personnage : sourire charmeur, regard coquin, caractère posé, calme et confiant. Il occupe un poste à responsabilités, fait tourner avec détermination et pragmatisme son business et son équipe.

Note pour plus tard : décortiquer dans un autre article pourquoi les grandes responsabilités / hautes fonctions m’excitent autant…

Bref je cite donc l’anecdote du Directeur : elle s’est arrêtée dans le feu de l’action, m’a regardé et m’a dit : tu te crois dans un film porno ?!

C’était drôle, vraiment drôle. Sur la forme, parce nous étions assis dans mon canapé, faisant une entracte après un premier jeu de jambes fougueux (et reprenant des forces pour un second round). Et voilà que nous refaisions le monde libertin, comme deux vieux potes.

Et sur le fond surtout, parce que baiser comme si notre vie en dépendait est une chose normale pour un(e) libertin(e). Et fréquenter d’autres libertins nous conforte dans l’idée que c’est une chose naturelle. Mais d’un point de vue complètement extérieur, cela peut en effet paraitre excessif.

Comme le constatait fort justement le Directeur (et sans jugement aucun), pour la majorité des filles, faire l’amour dans le noir, en levrette, c’est déjà le bout du monde.

Effet miroir : Nous, libertins assumés que nous sommes, à l’aise avec notre corps, habitués à nous exhiber (ou ne boudant pas notre plaisir même en public), appliqués à donner du plaisir, ouverts d’esprit voire curieux de découvrir des nouvelles pratiques, nous faisons figure d’exception en matière de sexualité.

Baiser avec entrain, fougue et imagination avec qui on a envie, quand on a envie, n’est accepté et acceptable que pour une poignée d’irréductibles libertins résistant encore et toujours à la pensée sexuelle unique envahissante. Le nombre de libertins étant par nature difficile à évaluer réellement, relevait le Directeur, puisque la discrétion est de mise.

Notre vision de la sexualité et nos pratiques sexuelles ne sont pas la norme. Chacun positionnant le curseur de la normalité où il le souhaite. Au sein même des libertins, ce curseur ne se positionne pas au même endroit : mélangisme, échangisme, domination/soumission, candaulisme, polyamour et j’en passe (chacun appréciant librement si ces pratiques entrent dans la définition de ce qu’on appelle “libertinage”).

Et pour aller encore plus loin, ajoutais-je, l’immersion totale dans un environnement libertin au Cap, où chacun libère encore davantage corps et esprit des contraintes et des règles (pourvu que l’on soit entre adultes consentants) est une parenthèse enchantée, mais pas la vraie vie.

D’ailleurs, ajoutait le Directeur, dans la vraie vie, personne ne baise en permanence avec autant d’application et d’ardeur. Et je ne pouvais qu’admettre que c’était vrai.

Mais trêve de discussions. La cloche sonna pour annoncer le 2ième round. Il se remit rapidement au garde à vous et s’appliqua à me baiser (je n’en attendais pas moins).

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