Demain, c’est un grand jour dans ma vie de libertine, je vais découvrir le Cap d’Agde. Le Cap d’Agde est réputé être le temple du libertinage, par tous les libertins croisés jusqu’à présent, et aussi réputé être un espace de jeux coquins unique en Europe dans tous les articles que j’ai pu lire.
Ebats en plein air, soirées débridées, propositions coquines à toute heure et en tous lieux, quels que soient son style de libertinage (échangisme, mélangisme, exhibitionniste, candauliste, etc) et sa nationalité, tout semble sans limite. Et je dois l’avouer, même si je suis convaincue que l’esprit respectueux du libertinage sera présent, je suis nerveuse, beaucoup de questions se bousculent dans ma tête.
Vais-je être déçue ou bien séduite ? Vais-je me laisser glisser naturellement dans cet univers ou bien vais-je trouver ça tout much ? Vais-je passer le cap de m’exhiber ou est-ce que ce sera définitivement mon dernier verrou mental ? Une semaine n’est ce pas trop long ou bien à l’inverse trop court ? Ne va t-on pas se lasser ou bien repartir sur notre faim, frustrés de revenir à la “vraie” vie ? Va t-on être en phase Marco et moi ou bien nos envies vont-elles diverger ?
En fait, j’imagine le Cap comme le palais des plaisirs débridés et sans aucune limite, dont seule une poignée d’initiés connait le chemin (jalonné d’affiches publicitaires explicites et alléchantes tout de même), mais qui suscite diverses réactions. Quelle sera la mienne ? Vais-je me perdre dans ce palais ou vais-je en ressortir grandie d’une certaine façon ? Est-ce qu’il va ébranler ma définition du libertinage et ma conception du sexe ou bien au contraire me conforter dans mes convictions ?
D’emblée, j’exclus la possibilité de revenir une seconde fois au Cap, comme si ce ne doit être qu’une parenthèse délicieuse (je l’espère) dans ma (vraie) vie. Je pense qu’au fond, je ne veux pas devenir esclave du sexe : être libre et me sentir libre (de choisir, du regard des autres) est une chose qui me tient trop à coeur. Tout l’enjeu consiste donc pour moi à profiter du Cap mais en sachant garder du recul et me préserver si besoin.
Bref, demain je découvre le Cap d’Agde.
