« Pourquoi est-ce que tu libertines ? » m’avait-on demandé à mes débuts. La réponse évidente était le plaisir : se délecter de sensations charnelles. Au fond de moi, je savais que cette question appelait une réponse beaucoup plus dense et nuancée. Mais je n’avais pas suffisamment de recul pour trouver les mots justes.
Libertiner, bien plus que du plaisir charnel
Aujourd’hui je suis en capacité d’apporter plusieurs réponses à cette question, qui prouvent que le libertinage ne touche pas qu’à une dimension charnelle.
Je libertine car glisser dans un monde parallèle et secret, qui n’appartient qu’à moi, est terriblement excitant.
Je libertine pour pouvoir explorer tous les champs des possibles et jouir de ma liberté (qu’il faut savoir préserver jalousement).
Je libertine pour le plaisir de susciter / donner du plaisir, le plaisir de voir le plaisir, le plaisir d’extraire concrètement ce plaisir.
Je libertine surtout pour ressentir les énergies, les auras, maintenant convaincue que l’immatériel et le cérébral sont plus enrichissants que l’aspect charnel. Et je suis exigeante, si ce côté cérébral n’est pas là, ça ne m’intéresse pas.
Je libertine enfin pour vivre ces moments où le corps est envahi par la seule sensation d’être totalement relâchée et l’esprit plane, en dehors de tout, perdant la notion du temps et de l’espace. Des instants suspendus.
Une soirée plus intense que les autres
Ce soir là, chez le commandant, je fus en conditions pour repousser mes limites et atteindre le nirvana.
Comme toujours, aux apéros du Commandant, la composition du “casting” fut une surprise. Il aime recevoir et compose en fonction des emplois du temps de chacun(e). On ne sait jamais qui va passer (homme bi, femme bi ou couple) et quel degré de débauche la soirée libertine atteindra.
Ce soir là, nous arrivâmes les premiers, mon homme et moi. L’occasion de discuter de nos vies libertines et verticales avec le Commandant. Cela fait en effet plusieurs années que nous le connaissons, qu’il nous ouvre les portes de son univers BDSM et nous nous apprécions au delà des soirées libertines.
Au fur et à mesure de nos discussions, 3 coquins se rejoignirent à nous. Mon homme finit par faire signe au Commandant de lancer les hostilités sans trop tarder (Nous devions en effet décoller pour Milan le lendemain). Celui-ci m’invita à rejoindre la chambre.
Je fus immédiatement mise à contribution et mise à disposition, à 4 pattes sur le lit, stimulée de toutes parts : une queue dans la bouche, une langue sur chaque sein et un doigt dans mon intimité. Configuration originale et excitante que je n’avais jamais eu l’occasion de vivre.
Garder cette position provoqua rapidement des crispations musculaires, dans les bras, les épaules et la nuque. La stimulation des tétons était quant à elle parfois à la limite de la douleur (très sensibles sont mes tétons). Un inconfort propre à un jeu BDSM, auquel j’aurais pu mettre fin en exprimant le besoin de changer de position. Mais j’avais envie de chercher mes limites dans l’inconfort et expérimenter ce mélange de plaisir et de douleur (supportable). Et grand bien me prit, je connus un orgasme mémorable.
Par la suite, j’aurais pu relâcher la pression musculaire, quand après avoir été honorée vigoureusement, je me retrouvais allongée sur le dos. La tension ne retomba pas, le Commandant demandant à attacher mes chevilles pour que l’un des coquins puisse me doigter de façon appliquée. Phénomène assez nouveau, que je n’avais observé qu’une ou deux fois, le plaisir provoqué était accompagné de tremblements au niveau des jambes et de légères convulsions du bassin.
Le Commandant me réserva une autre surprise. C’était chez lui que j’avais expérimenté pour la 1ère fois l’usage du gode ceinture sur un homme bi. Et l’un des 3 coquins présents ce soir là était friand de ce type de pratique.
Mon homme m’aida à m’équiper du gode ceinture du Commandant (je vais vraiment finir par en acheter un). Et je me mis en devoir de donner du plaisir anal au coquin en position d’attente, à quatre pattes, cul tendu et préparé.
Sodomiser un homme était encore plus facile que la 1ere fois. Je sentais le coquin très réceptif. A en croire ses gémissements et mouvements de bassin, le gode ceinture qui s’enfonçait dans son cul, au rythme de mes coups de rein, lui procurait clairement du plaisir. Et c’était un plaisir pour moi de lui en donner « J’aime prendre ton cul » lui dis-je.
Pour me récompenser (je m’étais montrée au final moins brat -soumise insolente- qu’à mon habitude), le Commandant demanda aux coquins de m’offrir leur semence. A genoux par terre, il ne fallut pas longtemps pour que leurs spermes chauds giclent et glissent sur mon visage et ma poitrine. Mon homme avait filmé toute la scène d’éjaculation faciale et pris quelques photos du résultat en complément. « Ça fait longtemps que tu n’avais pas été aspergée comme ça » me dit-il plus tard, fier et excité.
Quand nous sommes rentrés, main dans la main, debriefant de la soirée, je lui partageais mon ressenti. Encore portée par les hormones du plaisir, légèrement groggy, comme sur un petit nuage, j’avais le sentiment d’avoir repoussé un peu mes limites et d’avoir vécu un scénario particulièrement intense. Et le lendemain, l’apparition de courbatures venait confirmer que mon corps s’était entièrement mobilisé pour atteindre mon nirvana.