Point de départ, un SMS annonçant le thème et le ton de la soirée : samedi 08 aout, soirée sexe-pluralité. Toutes tendances (hetero, bi, homo, trav, trans). Dress code porno chic, fetish, cuir latex, vinyle… Start 22h30. Simple et précis, j’aime.
Vint le choix de la tenue. Ne pas mettre une tenue déjà mise (horreur pour une femme). Et pourquoi pas baptiser une nouvelle tenue, c’est toujours plaisant.
J’optais donc pour une robe blanche, fraîchement achetée sur place, valorisant ma peau ne souffrant d’aucune trace de bronzage.

Vos papiers, s’il vous plait
A l’arrivée devant le Riad, sur le pas de la porte, deux faux agents de police (un homme et une femme), assurant un filtre à l’entrée & contrôlant le respect du thème : Ces messieurs devaient ouvrir leur chemise et ces dames montraient l’absence de sous vêtements. Le policier, soucieux de bien faire son travail, descendit une bretelle de ma robe et se mit à lécher mon sein. Cela m’amusa.
Poursuite du contrôle avec une injonction de tendre ses fesses à un “chien”, un libertin avec un déguisement de chien en cuir plus vrai que nature. Celui-ci reniflait consciencieusement tous les popotins (de femmes et d’hommes) et donnait son approbation pour laisser entrer ou non. Tout ça laissait présager une soirée décadente.
Le Riad, villa de luxe orné d’une déco orientale, nous ouvrit ses portes : couleurs chaudes sur les murs, suspensions et appliques en laitons, portes en bois mauresques et dans les patios à ciel ouvert, des fauteuils, canapés et tables en fer forgé.
Côté invités, toutes les tendances sexuelles étaient représentées : hétéro bien sur, mais aussi bi, trans, trav. Tous les styles vestimentaires aussi, avec une dominante BDSM. Ici du cuir, là des soumis tenus en laisse, sur la terrasse un atelier soumission, avec moult fouets et autres joujoux SM à disposition.
Quels que soient les préférences sexuelles et l’accoutrement, nous étions tous et toutes là pour donner du plaisir, sous toutes ses formes, dans le respect des envies et des limites des autres.
Mon chemin croisa celui d’un homme hétéro avec lequel j’engageais de suite la conversation tout en le dévorant des yeux. Aguicheuse j’étais, mais pas forcément décidée à coquiner à ce moment là. Il faut préciser qu’il avait les mains froides et je n’avais pas envie de sentir des mains froides sur mon corps. Je lui dis donc de repasser me voir quand elles seront plus chaudes. Je l’avais repéré, il m’avait repérée. Coquinera ? Coquinera pas ? Laisser le hasard des choses se faire (ou pas) fait partie du jeu libertin, de mon point de vue.
Mon attention se posa sur un autre homme seul, vêtu d’un débardeur résille et d’une jupe longue et se promenant avec un fouet ‘artisanal’, résultat de l’assemblage d’un bout de manche à balais et de lanières découpées dans un morceau de pneus. Friande du fouet sur mes petites fesses, je ne me fis pas prier pour essayer celui-ci. Aie quand même !
Je m’asseyais ensuite aux côtés du Capitaine, avec une coupe de champagne. Le Capitaine était tout de cuir vêtu, avec un calot (bonnet de police) et des épaulettes (tout son univers) et avait, comme toujours, une prestance folle.
Il ordonna alors au soumis qu’il tenait en laisse (la tenue sans le soumis en laisse n’a pas le même impact, n’est ce pas) de me sucer. Le Capitaine aimait dicter les ordres et donner le rythme. Et sa poigne et sa fermeté ne me laissaient pas indifférente.
L’homme au fouet artisanal ne tarda pas à nous rejoindre et se mit en devoir de fouetter le soumis agenouillé devant moi. Je voulus essayer moi aussi. Il me montra le mouvement pour claquer la fesse du bout de la lanière et provoquer une douleur maîtrisée et mesurée. Pas si facile, mon geste était hésitant et imprécis et je frappais trop faiblement de peur de faire (trop) mal (il va falloir travailler tout ça, si je veux devenir Maîtresse Tania..). Le soumis lui ne mouftait pas.
A ce moment là, débarquèrent le plus naturellement du monde deux libertins déguisés en officiers nazis, uniformes impeccables, agrémentés de masques SM. Et vous savez quoi ? Personne ne s’insurgea, d’autres libertins à fouetter.
Passons aux choses sérieuses
Après toutes ces mises en bouche et mises en scène, j’avais de plus en plus faim, moi. Sur suggestion de mon homme, je m’installais avec l’homme au fouet sur un coin de lit déjà occupé à 70% (chaque centimètre carre de drap propre a son importance, dans une soirée libertine, croyez moi).
Mais très rapidement, mon compagnon de jeu dut se rendre à l’évidence : il avait déjà éjaculé et malgré mes coups de langue, il ne pouvait pas se relancer de suite. Tant pis pour lui, je continuais avec mon homme, en levrette, sur le lit.
L’homme au fouet s’était installé dans un fauteuil près du lit, pour suivre (et admirer ?!) la scène. Le Capitaine était lui aussi au pied du lit avec son soumis toujours en laisse. Et ils étaient plusieurs hommes à resserrer le rang autour de moi. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient du lit, mon homme les invitait (ou pas) à venir me rejoindre. Dans ces moments-là, je me laisse complètement aller au plaisir et accepte les queues qui se présentent à moi dans la mesure où mon homme, connaissant mes goûts et mes limites, reste maître de la situation et ‘drive’ les choses.
Dans l’euphorie du plaisir et des goûts de chacun, une configuration inédite se mit en place de façon totalement naturelle, sans nécessiter aucun dialogue : un homme me prit en levrette. Un autre s’allongea sous moi et lécha mes lèvres gonflées d’excitation. Lui même se faisant sucer par le soumis tenu en laisse par le Capitaine. Un emboîtement lubrique de playmobils.
Ma bouche fut attirée par la queue du capitaine, dressée, appétissante. D’habitude, il n’aimait pas être sucé par des femmes, mais là il appréciait. “Tu t’y prends bien”, me dit-il.
Sans que je ne le vois venir, son soumis plaça sous mon nez une petite fiole. “Respire”, dit-il calmement, “et profite, ça dure 5 minutes”.
Les vapeurs du popers firent immédiatement effet. C’était la 1ère fois que j’en inhalais. Mon corps se détendit aussitôt complètement. La sensation douce et agréable de planer m’envahit. Cela dura en effet quelques minutes. Je repris mes esprits aussi vite que le popers avait agi.
L’homme qui me léchait en début de soirée vint me pénétrer en levrette. Ses va et vient étaient à la fois fermes, précis et profonds. Il aurait pu laisser la place à un autre mais n’en avait pas fini avec moi.
Il me pénétra de face, toujours bien dur. Nos sexes s’emboîtaient à merveille et ses mouvements de bassin étaient aussi maîtrisés qu’en levrette. Et pour ajouter une touche d’excitation et de sensualité en plus, nous échangions regards appuyés et baisers langoureux.
Il savait ce qu’il faisait, prenait les choses en main, sûr de lui, tout en restant doux et respectueux dans ses gestes et son approche. J’aimais ce corps à corps et cet esprit. Un mélange de douceur et de fermeté dont je me délectais et qui me faisait oublier tout ce qu’il y avait autour.
Chaque homme a une façon différente de bouger. Mais au delà de l’aspect physique, les mouvements et gestes de l’homme sont riches en enseignement : on sent s’il est sûr de lui, s’il cherche à donner du plaisir (et pas seulement en prendre), s’il plutôt dominateur ou non. 3 bons points pour mon compagnon de jeu.
Juste à côté de moi, sur le lit, mon homme coquinait avec une libertine. Plusieurs personnes étaient entrées dans la pièce, entouraient le lit et nous observaient.
Je voyais ce qu’il y avait autour de moi sans vraiment voir et je n’entendais rien d’autre que les soupirs et grognements de plaisir de mes compagnons de jeu. J’étais immergée dans une bulle de sensualité et de plaisir.
Je sentais que mon amant du moment, toujours de face, était en train de “monter”. Il jouit profondément, en ralentissant peu à peu la cadence de ses coups de rein, en resserrant l’étreinte de ses mains sur mon visage puis en m’embrassant.
“C’est bon, c’est bon”, répétait-il. Il resta en moi encore quelques secondes en m’embrassant à nouveau. Notre corps à corps fut si intense et charnel, qu’il m’excite encore rien que d’y penser. Soupir.
Apaisée de bien être et de plaisir, je tournais la tête vers mon homme, qui lui aussi était au calme maintenant. Il me présenta la libertine avec laquelle il venait de coquiner, m’expliquant qu’ils avaient eu un coup de cœur sexuel, une envie de coquiner dès que leurs regards s’étaient croisés.
Je rigolais de la situation tellement incongrue. Nous étions tous les 3 nus sur un lit au Cap, après avoir baisé dans une ambiance débridée, exhibés à la vue de tous, et mon homme me la présentait comme il me présenterait quelqu’un à la terrasse d’un café.
Un dernier pour la route
La soirée aurait pu s’arrêter là mais c’était j’étais lancée. Voyant l’Allemand de dos au loin, j’allais spontanément vers lui et l’embrassais dans le cou pour attirer son attention. Je savais donc que cette approche trouverait un écho favorable (d’autant que j’étais encore nue). Tout au long de ce séjour au Cap, je l’avais croisé et à chaque rencontre fortuite, nous avions baisé. Il ne pouvait pas en être autrement ce soir là.
Il se retourna, me sourit. Son regard était coquin (toujours). Il me demanda, avec son accent allemand : “tu veux baiser ?”
Me revoilà en levrette sur le lit que je venais à peine de quitter. Mon homme sortit à ce moment là de la salle de bain, vit mon serviteur germanique s’activer et reconnut mes chaussures en dessous. Il m’avoua ensuite, sur le chemin du retour, que me voir remettre le couvert l’avait surpris. Il pensait que j’étais repue.
Il m’indiqua également que l’organisatrice de la soirée, passant dans la chambre avait déclaré : “ça baise bien ici !”
C’est ça le problème (ou l’avantage, ça dépend de quel point de vue on se place), une fois lancée, je ne sais plus m’arrêter…
Postlude
Les orgies sont enivrantes. Du mélange des corps émane une sensualité et une volupté aussi agréables à voir qu’à ressentir. Il flotte dans l’air une atmosphère sulfureuse et lascive, qui éveille et décuple tous les sens. Le plaisir se fait homme, femme, main, langue, soupir, gémissement. Et le champs des possibles semble infini.
L’orgie a un effet aphrodisiaque sur moi. Mon corps se relâche et se laisse glisser dans cette débauche d’érotisme et de plaisir. Mon esprit déconnecte, devient léger et libère des endorphines.
Et parfois au milieu de cette sorte de transe collective, le hasard veut que mon attention soit captée par une personne (homme ou femme) avec laquelle la dimension corporelle est décuplée par la dimension spirituelle. Une entente/osmose s’impose d’elle même, sans avoir besoin de mots. Ce fut le cas ce soir là…
Major Lazer & DJ Snake – Lean on > https://youtu.be/YqeW9_5kURI