Avez-vous déjà entendu parler du shibari ? Ce terme, qui signifie “liage”, désigne une pratique BDSM qui consiste à immobiliser ou restreindre la liberté de mouvement d’un partenaire, à des fins érotiques. L’art du shibari met l’accent sur l’émotion et l’esthétique. Il permet de créer et/ou approfondir le lien entre les partenaires et nécessite une confiance absolue dans la personne qui attache.
Pour la petite histoire, le shibari trouve ses origines dans la tradition japonaise Hojōjutsu, un art martial consistant à attacher les prisonniers avec des nœuds spécifiques à leur classe ou à leur statut social. Cette pratique a par la suite été utilisée comme forme de méditation et de relaxation.
Une pratique qui m’intriguait depuis longtemps
Curieuse je suis et les pratiques BDSM, qui apportent une dimension psychologique et cérébrale, piquent particulièrement ma curiosité. J’avais déjà eu l’occasion de tester le fouet mais aussi des séances de domination / soumission.
Le shibari, que je ne connaissais que sur le papier, faisait partie de ma liste d’envies.
J’aspirais à expérimenter cette pratique avec un maitre aguerri / d’expérience maitrisant la pratique de création de liens. J’espérais également rencontrer une personne en capacité de me guider mais aussi s’adapter et rassurer la novice que j’étais. De nombreuses questions me taraudaient en effet : Est-ce que le shibari laisse des traces ? N’est ce pas oppressant d’être contraint(e) par des cordes ? Jusqu’à quel point cette pratique peut faire planer ? Le rendu visuel ne fait-il pas saucissonné ? Des vraies questions quoi.
Une expérience bien ficelée
Le maître shibari que j’ai rencontré lors d’une soirée libertine privée avait le profil idéal : A l’écoute, pédagogue et doux (pour ma 1ère, je n’imaginais pas une contrainte et humiliation fortes). Tout en m’expliquant que je pouvais arrêter la séance à n’importe quel moment / que je devais être consentante à chaque instant, il me demanda de croiser les bras sur ma poitrine et s’employa à nouer les cordes autour de mes poignées et bras. En positionnant mes bras ainsi, la contrainte était moins forte (possibilité de se gratter le nez, pousser une mèche rebelle).
Mon cœur battait la chamade, avec un sentiment d’excitation face à une expérience inconnue. J’étais pressée d’aller au bout de celle-ci et me sentir suspendue. Les cordes entravaient maintenant mon dos et mon ventre. Je voyais le maitre shibari concentré, mettant une touche de mise en scène en s’éloignant de moi par moment, pour montrer la longueur des cordes et/ou accentuer la pression des nœuds. Dernière étape avant d’être suspendue : enlacer ma cuisse droite avec des cordes.
Une façon originale de monter au 7ième ciel
Il me fit basculer à l’arrière , après m’avoir prévenue bien sûr, et décoller les pieds du sol. Je décidais de relâcher doucement tout mon corps , les muscles, chaque centimètre de ma peau prise en étau. Je laissais même ma tête tomber à l’arrière, fermant les yeux pour mieux ressentir le moment. Le contact et la pression des cordes sur mon corps ne me procuraient pas de sensation particulière (je ne dois donc pas être fétichiste des cordes). Par contre, je ne percevais plus la musique ou les spectateurs autour de moi, j’étais ailleurs.
Une fois redescendue sur terre, je me sentais aussi détendue et guillerette qu’après une partie de sexe intense et/ou un orgasme. Au fur et à mesure que les cordes se dénouaient, j’étais en admiration des traces sur mon corps et les caresser était des plus agréables. Le maitre m’avait rassurée sur le fait qu’elles seraient légères et éphémères. Elles s’estompèrent en effet rapidement et j’étais un peu déçue qu’elles disparaissent aussi vite.
Autant dire que je suis plus que partante pour retenter l’expérience, avec une contrainte plus forte (les mains dans le dos par exemple) et en étant suspendue plus longtemps. Le Maitre shibari ayant même suggéré d’intégrer des jeux sexuels avec Nissa, qui avait immortalisé la séance en photos et se délectait de me voir dans cette posture de soumise. Quelle bonne idée !

