Quand on pense “effeuillage burlesque”, on pense piano bar, esthétique rétro, pin up et bien sûr striptease, avec humour & dans la bonne humeur. Les cabarets parisiens, tels que le Moulin Rouge ou le Crazy Horse, s’inspirent de cet esprit erotico-artistique où le nu est glamour, plumes et paillettes. Mais au delà des corps magnifiés par des mises en scène soignées, se cache une posture résolument féministe. Retour d’expérience sur l’art de l’effeuillage burlesque, qui repose sur une approche corporelle et théâtrale, mélange de danse et de comédie.
Le glamour, ça s’apprend
L’école : Ohlala party, école parisienne de référence des Arts du Cabaret et l’Effeuillage Burlesque.
La tenue : 1 peignoir en satin, un ensemble lingerie, une paire de talons et un boa à plumes. Ainsi était décrit le matériel à apporter pour cette séance d’initiation d’effeuillage burlesque de 2h. Avec le recul, j’ajouterai d’apporter également une bouteille d’eau (l’activité demande un peu d’efforts tout de même) et un éventail (pour celles qui, comme moi, ont vite chaud). Et d’accorder également de l’importance au choix de la lingerie et à la touche de maquillage. Pour faire sa belle, rien de mieux que de se sentir belle.
Le lieu : une salle de danse en plein Paris, insonorisée et dotée de miroirs tapissant la moitié des murs.
La coach : une show girl rompue à l’art de l’effeuillage burlesque, maquillée et apprêtée dans le dress code demandé.
Let’s go ! Après les présentations, apprendre à marcher façon burlesque fut le 1er exercice de la séance : avancer en ramenant un pied devant l’autre, comme sur une ligne imaginaire. Or, on se rend compte très rapidement que cette façon de marcher nécessite un déhanchement, que l’on peut s’amuser à accentuer. Conseils de notre coach : activer également le haut du corps (épaules, bras), pour compléter cette posture sexy (et apporter de la fluidité) et ne pas hésiter à déambuler dans toute la salle pour s’approprier l’espace (et éviter l’effet troupeau qui tourne en rond lol).
Quand “Crazy by love” s’est mis à retentir dans les enceintes, il nous a alors été possible de révéler la Beyoncé qui était en chacune d’entre nous. “Amusez-vous, lâchez vous” nous encourageait notre coach.
Vous avez dit show girl ?
Les 12 autres élèves et moi même sommes ensuite entrées dans le vif du sujet. Bloc par bloc, la danseuse professeur nous a appris une chorégraphie nous amenant à jouer les femmes fatales et sexys sur le morceau “Welcome to Burlesque” (bande-originale du film Burlesque, avec Cher et Christina Aguilera, sorti en 2010).
Comme dans une pièce de théâtre, dont nous étions le rôle principal, sous le feu des projecteurs, nous étions invitées à accentuer chaque posture (se cambrer, se déhancher) et chaque expression du visage (mutine, coquine ou autoritaire), intensifier chaque mouvement (lent ou saccadé) et jouer du regard et de notre pouvoir de séduction. “Prenez la lumière, elle est pour vous” déclarait la show girl en montrant l’exemple.
Etre sexy, c’est un état d’esprit
Une fois la chorégraphie acquise (ce qui demanda répétitions et concentration), la coach se mit en retrait et nous invita à occuper la scène. Par groupe de 6/7 ohlala girls, nous devions offrir le show intégral au public en folie (l’autre groupe attendant son tour). Ce qui permettait, d’une part, de se mettre en situation, et d’autre part, de se rendre compte de l’importance de la théâtralisation pour dégager une aura sexy. Et à ce petit jeu là, les plus expressives et charismatiques n’étaient pas les plus aguerries en danse ni celles possédant le corps idéal #ohlala
Je sens poindre LA question fatidique : s’est-on effeuillées intégralement ?! Les boas en plumes ont glissé langoureusement le long des corps. Les chaises ont servi de support pour glisser des jeux de jambes et déhancher les bassins. Les peignoirs en soie ont été retirés délicatement. Et (pour les plus téméraires et/ou agiles) les soutiens gorges sont tombés, pour le grand final, bras grands ouverts, face au public subjugué. Mais le bas fut conservé.
Prendre confiance et s’amuser
En conclusion, l’effeuillage burlesque, à prendre de façon ludique plutôt que technique, a des vertus incontestables sur la confiance en soi. Même si ça n’est certainement pas en une séance que l’on peut se détacher d’une timidité maladive ou se sentir à 100% bien dans sa peau, force est de constater que toutes les femmes, quels que soient leur âge, leur morphologie, leur histoire, peuvent décider de se transformer en pin up glamour. Etre sexy, c’est avant tout assumer être femme et vouloir être sexy.
Ce type d’activité est également très amusant à planifier entre filles (EVJF ou simple moment de fun). J’ai réellement envie de tenter d’autres cours, seule et avec des copines, pour exploiter pleinement l’énergie galvanisante que j’ai ressenti dans cette salle de danse (et pourquoi pas imaginer un jour moi aussi monter et rayonner sur une vraie scène). Et surtout, je me suis dit que cette belle énergie devait perdurer une fois les baskets rechaussées…